DR ÉDOUARD COURTIN & ÉTUDE ECOLOVIM : OBSERVER POUR MIEUX TRAITER LE TREMBLEMENT ESSENTIEL

edouard courtin
Edouard Courtin, docteur au CHU de Bordeaux © CHU de Bordeaux 
Ce site utilise Matomo pour analyser votre navigation dans le respect du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
Voulez-vous nous aider à améliorer le service offert en autorisant Matomo à collecter ces informations ? En savoir plus

  

Quel est votre parcours ?

Dr Édouard Courtin : "Après le début de mes études à Rennes, je suis arrivé au CHU en 2017 pour l'internat de neurologie. J'ai ensuite fait une année de recherche sur un modèle de mouvements anormaux, développé par le Pr Burbaud et le Pr Guehl, à l'Institut des maladies neurodégénératives du Neurocampus. J'ai commencé mon clinicat en novembre 2022 dans le service de neurophysiologie clinique au CHU de Bordeaux."

Pourquoi avoir choisi le CHU de Bordeaux ?

Dr Édouard Courtin : "C'est un CHU réputé pour son pôle de neurologie, qui dispose de nombreux services surspécialisés dans les différents domaines de la neurologie, et au sein desquels la culture de la recherche est importante."

Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est le tremblement essentiel ?

Dr Édouard Courtin : "C'est une affection neurologique qui touche plus de 300000 personnes en France. Les patients qui souffrent de cette pathologie présentent un tremblement, principalement des membres supérieurs, qui survient lors des activités et disparaît le plus souvent au repos. Ces tremblements peuvent être calmés, soit par traitements pharmacologiques, soit en 2e intention par la neurochirurgie fonctionnelle, et notamment la stimulation cérébrale profonde.
Cette dernière consiste à implanter dans le cerveau des électrodes qui modulent les régions d'intérêt grâce à un courant électrique de faible intensité.
Néanmoins, certains patients neurostimulés peuvent voir apparaître des effets secondaires liés à la stimulation (troubles de l'équilibre notamment). Durant mon internat, j'ai découvert les techniques d'analyse des signaux électriques du cerveau, et les possibilités qu'elles offrent dans le développement d'interfaces cerveau-machine, c'est ainsi que le projet de recherche ECOLOVIM est né."

C'est-à-dire ?

Dr Édouard Courtin : "L'un des moyens de contourner ces effets secondaires pourrait être de stimuler le cerveau uniquement au cours du mouvement et non pas en continu, comme actuellement. L'objectif de notre étude ECOLOVIM est d'identifier les signaux cérébraux associés aux tremblements. Les patients vont, directement à leur domicile (en condition écologique), déclencher des enregistrements de leur activité cérébrale grâce à une télécommande. Les données de ces enregistrements seront ensuite récupérées en consultation, traitées et analysées afin d'en extraire des « biomarqueurs » du tremblement. Ce travail préliminaire sera réalisé sur 10 patients. Le but à terme est de développer de nouvelles modalités de stimulation et d'améliorer la prise en charge des patients."
 

"Le but à terme est de développer de nouvelles modalités de stimulation et d'améliorer la prise en charge des patients."

 

Vous avez bénéficié de financements d'appel d'offres internes (AOI)* pour votre projet de recherche ECOLOVIM, en quoi cela consiste ?

Dr Édouard Courtin : "Le CHU m'accompagne financièrement, à hauteur de 40000 euros pour mener cette étude. Une partie de ce financement sera dédiée à l'analyse des signaux électrophysiologiques. Nous serons accompagnés par des ingénieurs, des assistants de recherche clinique, l'équipe de méthodologie, l'équipe de biostatistique, un coordonnateur de recherche clinique. L'aide de la DRCI a été essentielle pour le montage de ce projet sur les aspects réglementaires, financiers et juridiques."

Le mot de la fin ?

Dr Édouard Courtin : "Ce que je trouve intéressant dans ce projet, c'est le lien direct entre l'activité clinique et l'activité de recherche. C'est-à-dire, voir en consultation des patients pour lesquels je n'ai pas encore de solutions satisfaisantes et essayer, grâce à la recherche, de faire le maximum pour en trouver une. * Une enveloppe de 300000 € est allouée sur les ressources propres du CHU pour favoriser l'accès à la recherche clinique de jeunes chercheurs du CHU de Bordeaux dans le domaine médical et paramédical."


informations aout 2023 - source : Passerelles n°108 printemps 2023